Article d’Arnaud Maïsetti à propos notamment de la bataille d’Eskandar :
« Par ce début, le théâtre de Samuel Gallet vient se placer à l’endroit exact de la déchirure. Entre le rêve et la réalité, il n’y aurait pas d’un côté, l’inefficacité, et de l’autre, l’action. Il n’y aurait pas, d’un côté, l’arbitraire et de l’autre, la raison. Il n’y aurait pas, d’un côté, l’art, et de l’autre, la politique.Si la tâche de l’écriture est de se situer dans la déchirure, c’est pour travailler en elle l’enjeu d’une reconquête. Dès lors, la fable qu’on nous racontera devient le territoire de son processus, et son drame véritable paraît peu à peu celui de son élaboration. Faire du rêve l’espace concret qui rendrait la vie possible de nouveau : faire assaut contre la réalité par le rêve qui viendrait lui donner forme et vérité. La femme a dans son rêve formé le désir du désastre qui la sauve : Eskandar détruit, un nouveau monde se lève. Celui des ruines et des dangers, des lois disparues, du chaos. Les zoos s’ouvrent : les bêtes sauvages errent dans la ville et la menacent : Des lions gigantesques ouvrent la gueule, / À travers les quartiers,/Paradent dans les rues/Avalent des humains qui s’attardent dans les zones/N’est-ce pas fabuleux?/Le monde qui s’effondrent vers autre chose,/Comme un gigantesque animal qui s’ébroue. » Le monde est rendu à une sauvagerie primitive, bestiale et sublime. On est à l’orée des temps, qui sera sans doute celui des derniers, ceux des bêtes et de la jungle. «
Arnaud Maïsetti.
Le lyrisme des fins, ou l’horizon des événements
Théâtre/Public n° 237. États de la scène actuelle 2018-2019
- Olivier Neveux (Coordination)
- Christophe Triau (Coordination)
Le dossier de ce numéro est la cinquième livraison des « États de la scène actuelle » qui reviennent tous les deux ans sur des spectacles et, plus largement, certaines pratiques qui font sens, événements ou symptômes dans l’actualité théâtrale de la période.
Le dossier s’ouvre par une rencontre avec la comédienne Valérie Dréville et se termine par une interrogation sur l’art tel qu’il se transmet, adressée à neuf artistes à la tête d’écoles supérieures de théâtre. Ce numéro comprend, en outre, un entretien avec le metteur en scène chinois Meng Jinghui.
Entretien
Rencontre avec Meng Jinghui, réalisée par Christian Biet et Wang Jing. Déplacer les questions sensibles
Entretien avec Meng Jinghui. « Très fort et très libre à l’intérieur »
Dossier
États de la scène actuelle 2018-2019. Coordonné par Olivier Neveux et Christophe Triau
Entretien avec Valérie Dréville, réalisé par Olivier Neveux et Christophe Triau. La liberté et la rigueur
Isabelle Launay, en collaboration avec Silvia Soter. Apprendre du Sud. La passion du possible selon Lia Rodrigues. Danse et mouvements citoyens
Cristina De Simone. Des lieux et du temps. Quelques notes à partir du festival Théâtre Rate
Stéphane Hervé. Résister aux voix infâmes. Sur Christoph Marthaler et quelques autres
Olivier Neveux. Crises d’identité. La Beauté du geste, conçu par Nathalie Garraud et Olivier Saccomano
Arnaud Maïsetti. Le lyrisme des fins, ou l’horizon des événements
Christophe Triau. Résurgences. Sur Kurô Tanino et Avidya, l’auberge de l’obscurité
Chloé Larmet. D’autres corps que le mien. À propos de Phia Ménard
Laure Fernandez. Incorporer/Excorporer. Autour de Se sentir vivant (2017), de Yasmine Hugonnet
Table ronde. Avec Laurent Gutmann, Nathanaël Harcq, Claire Lasne Darcueil, Catherine Marnas, Arnaud Meunier, Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Frédéric Plazy, Laurent Poitrenaux réalisée par Olivier Neveux et Christophe Triau.
Miscellanées
Pascale Henry. Chroniques du ravin
Julien Gaillard. Mimésis dévoilée
Heiner Müller. Traduction Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil. X. Guerre des virus
Christian Biet. Conduite (théâtrale) à tenir face à l’épidémie (de 1580)
Toutes les informations sur ce numéro de Théâtre public ici